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À FLEUR DE PEAU

De toutes les parures que nous arborons, il se distingue par sa permanence. Un instant suffit pour enlever un collier alors qu’effacer un tatouage est un processus long et douloureux. Cela n’a pas arrêté Céline. Alors que certains se contentent de quelques signes discrets sur leur cheville ou leur avant-bras, cette jeune femme a choisi de transformer son corps en œuvre graphique, sur un support qui vieillira au même rythme qu’elle. Un journal de bord à fleur de peau qui raconte sa vie et ses envies, dont elle ne dévoile que certains chapitres, les autres restant inédits pour le commun des mortels, à l’abri du tissu de ses vêtements. C’est seulement dans l’intimité et devant de rares élus que Céline n’a plus rien à cacher. Au-delà du simple effet de mode, les dessins recouvrant la moindre parcelle de son épiderme sont une façon de se singulariser, de raconter son histoire de manière cathartique, avec pour seule limite la surface de son corps. Comme si de l’encre coulait dans ses veines. Comment fera-t-elle pour aller plus loin dans sa narration ? Gommer les anciens épisodes pour ajouter les nouveaux comme sur le palimpseste d’un écrivain ? Peut-être. A moins qu’elle ne transpose sa créativité sur un autre support, comme la peinture. Une chose est sûre : ses tatouages s’inscrivent dans un retour aux sources tribal, avec une forte symbolique religieuse ou collective. En France, jusqu’à dans un passé récent, les marques au fer rouge permettaient à tous de distinguer les êtres stigmatisés par la justice. Pour les marins, il s’agissait d’un signe d’appartenance. Dans l’esprit d’un punk, c’était la preuve visuelle de sa rébellion. Mais pour Céline, c’est aussi et surtout une aventure personnelle, une façon de remettre en cause la norme esthétique établie et imposée aux femmes en inventant ses propres codes. Elle est sa propre création. Un peu comme Tim Steiner, une œuvre vivante qui s’expose dans des galeries, à la demande de son partenaire, l’artiste Wim Delvoye. Et quand le destin aura eu sa peau, son tatouage sera découpé et vendu à un collectionneur pour 150 000 €. Une riche idée pour survivre à sa mort…

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